ETUDE SUR LES MODELES D’AFFAIRES DES BANQUES EN LIGNE ET DES NEOBANQUES

L’APCR vient de publier une intéressante étude sur les néobanques et banques mobiles qui se sont développées depuis le début des années 2000 mais dont la rentabilité de leur modèle économique reste à démontrer.

Un panel de 12 établissements a été interrogé : BForBank (Groupe Crédit Agricole), Boursorama (Groupe Société Générale), C-Zam (Carrefour Banque), Compte Nickel (Groupe BNP Paribas), Fortuneo (Groupe Crédit Mutuel Arkéa), Hello Bank (Groupe BNP Paribas), ING Direct (Groupe ING), Ma French Bank (Groupe La Banque Postale), Monabanq (Groupe CM11-CIC), N26 Bank, Orange Bank (Groupe Orange) et Revolut.

Certaines sont des marques (Hello Bank) ou des produits (C-Zam) sans personnalité juridique tandis que d’autres étrangères sont présentes en France via le passeport européen (N26 Bank, Revolut). Elles peuvent aussi être très récentes (Orange Bank depuis novembre 2017) ou encore en phase de lancement (Ma French Bank du groupe La Banque Postale), appartenir à des grands groupes bancaires (Boursorama, Compte Nickel, BforBank, Fortuneo) ou rester indépendantes. Enfin, certaines banques mobiles s’appuient sur un réseau physique, à l’instar d’Orange Bank avec les boutiques Orange, là où d’autres concurrentes sont accessibles uniquement sur téléphone mobile.

Si beaucoup d’entre elles bénéficient de leur intégration à des grands groupes, ce qui leur assure une certaine solidité financière, elles restent toutefois exposées à certains risques :

  1. risques opérationnels : risques de fraude externe (fraude documentaire, fraude sur les moyens de paiement) et, compte tenu du nombre élevé de prestataires technologiques, risques d’externalisation ;
  2. Dans la mesure où l’entrée en relation se fait à distance, elles doivent aussi faire preuve d’une vigilance particulière en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Si elles font déjà appel aux nouvelles technologies pour sécuriser les conquêtes de nouveaux clients, elles attendent aussi de pouvoir s’appuyer sur un dispositif d’identité numérique de niveau élevé en France ;
  3. En lien avec leur positionnement stratégique, elles misent sur la dématérialisation des parcours, l’autonomie laissée aux clients et l’automatisation du relationnel via des développements rapides en intelligence artificielle. En matière de protection du consommateur, elles doivent continuer de garantir l’accessibilité et la qualité de l’information fournie aux clients.

 

« Ces nouveaux acteurs ne sont pas parvenus à dégager des résultats positifs en 2017 (…) Les incertitudes restent nombreuses quant à la capacité des nouveaux acteurs bancaires à construire un modèle d’affaires rentable (…) Tout l’enjeu réside donc dans leur capacité à maintenir leur dynamique de développement et d’en amortir les coûts afférents. Or, si les acteurs sondés dans notre étude ambitionnent un total de 13,3 millions de clients à fin 2020, aucun élément ne laisse présager une croissance du marché français: la population française est déjà fortement bancarisée, la croissance démographique reste faible et l’hypothèse d’une augmentation structurelle de la multi-bancarisation est débattue »

 

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https://www.maddyness.com/2018/10/10/neobanques-france-modele-economique/

 

https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20181010_etude_acpr_banque_en_ligne_neobanque.pdf

 

https://www.culturebanque.com/innovation/panorama-neo-banques-france/