La Revue Médecine Tropicale et Santé Internationale a publié un ouvrage très complet sous licence Creative Commons sur les pathologies de Guyane, qui doit pouvoir servir à de nombreux professionnels, soignants, scientifiques, et toute autre professionnel intéressé, qu’on soit en Guyane ou en dehors.
Source de nombreux mythes, la Guyane représente un territoire exceptionnel par la richesse de sa biodiversité et par la variété des communautés qui la composent. Seul territoire européen en Amazonie, entouré du géant brésilien et du méconnu Suriname, on y lance des fusées Ariane 6 depuis Kourou tandis que 50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette situation paradoxale est source de problématiques de santé spécifiques à ce territoire, qu’il s’agisse de maladies infectieuses à germes méconnus, d’intoxications, ou de pathologies chroniques.
Certaines maladies infectieuses telles que la fièvre Q, la toxoplasmose, la cryptococcose ou l’infection à VIH sont communes aux pays tempérés, mais présentent en Guyane des spécificités entraînant une prise en charge et un raisonnement médical parfois différents. Parallèlement à ces pathologies, de nombreuses maladies tropicales sont par ailleurs présentes sur un mode endémique et / ou épidémique telles que le paludisme, la leishmaniose, la maladie de Chagas, l’histoplasmose ou la dengue.
De plus, la dermatologie amazonienne est extrêmement variée, allant de pathologies rares, mais graves (ulcère de Buruli, lèpre), à d’autres fréquentes et bénignes telles que les poux d’agouti (acariens de la famille des Trombiculidae) ou la papillonite. Les envenimations par la faune sauvage ne sont pas rares, et méritent une prise en charge appropriée au taxon incriminé. Les pathologies obstétricale, cardiovasculaire et métabolique cosmopolites prennent parfois en Guyane une dimension particulière à prendre en compte dans la prise en charge des patients. Enfin, différents types d’intoxication sont à connaître par les praticiens, notamment aux métaux lourds.