Collusion frauduleuse entre Google et Facebook pour dominer le marché publicitaire

Je ne pense pas qu’il existe dans l’histoire de l’humanité d’autres entreprises ayant connues autant de procès en 20 ans d’existence. Avis aux étudiants car cela constitue un excellent et utile sujet de thèse qui permettrait de mettre en lumière les pratiques des GAFAM et de contredire les affirmations mensongères de Google qui ose encore prétendre que les accusations du procureur général Paxton au sujet de ses solutions publicitaires sont infondées, que Google a investi dans des services de technologie publicitaire de pointe qui sont utiles aux entreprises et profitent aux consommateurs, que les prix des publicités digitales ont chuté au cours de la dernière décennie, que les frais des technologies publicitaires de Google sont inférieurs à la moyenne du secteur et que ce sont les caractéristiques d’une industrie hautement compétitive. Un duopole hautement compétitif, un nouveau concept innovant signé Google !

 

 

“si le marché était une partie de baseball, Google serait à la fois le lanceur, le batteur et l’arbitre…” (Ken Paxton)

La nouvelle plainte du groupe de procureurs généraux emmenés par l’État du Texas déposée le 16 décembre 2020 soupçonne Google de s’être entendue avec Facebook pour obtenir les données de la messagerie WhatsApp.

“Peu après l’acquisition de WhatsApp par Facebook, en 2015, le géant des réseaux sociaux a signé un accord exclusif avec Google, accordant à la firme de Mountain View l’accès à des millions de messages, photos, vidéos et fichiers audio cryptés de bout en bout de WhatsApp”

Pour tous ceux qui ont signé ce matin les nouvelles CGU de WhatsApp affirmant que les contenus des échanges cryptés ne sont pas exploités par Facebook, ayez confiance !

https://siecledigital.fr/2020/12/21/texas-google-facebook

Cette pratique qui serait selon Google toujours dans l’intérêt du public s’ajoute à celle dénommée cyniquement “Jedi Blue” (Jedi Blues serait plus approprié !), un accord occulte entre Google et Facebook autour des enchères publicitaires de Google. En 2016, cet outil était utilisé par 70% des éditeurs majeurs, faisant craindre à Google qu’un concurrent puissant tel que Facebook n’adopte un système similaire. Les deux entreprises ont donc trouvé un accord leur permettant d’asseoir leur monopole sur les enchères de publicité en ligne :

  1. Les frais de transaction que devait Facebook à Google étaient de 5 à 10 % contre 20% pour les autres annonceurs;
  2. Google aide Facebook à reconnaître les utilisateurs et Facebook propose d’ afficher des publicités à 90% des utilisateurs reconnus;
  3. Facebook dispose d’un délai de 300 millisecondes pour reconnaître l’utilisateur et enchérir, tandis que d’autres annonceurs ont un délai plus court de 160 millisecondes;
  4. Facebook s’est engagé à dépenser 500 millions de dollars par an à partir de la quatrième année; etc.

https://siecledigital.fr/2020/12/30/que-contient-jedi-blue-le-contrat-secret-passe-entre-facebook-et-google/

https://ih.advfn.com/stock-market/NASDAQ/facebook-FB/stock-news/84795667/googles-secret-project-bernanke-revealed-in-texas

 

La plainte du groupement de procureurs s’ajoute à celle du gouvernement américain déclenchées après 16 mois d’enquête et annoncée comme le plus grand procès antitrust du XXIe siècle.

« Il y a vingt ans, Google est devenue la coqueluche de la Silicon Valley en tant que startup décousue avec une manière innovante de faire des recherches sur un Internet en développement. Ce Google a disparu depuis longtemps. Le Google d’aujourd’hui est un gardien de son monopole sur Internet, et l’une des entreprises les plus riches de la planète, Google a utilisé des tactiques anticoncurrentielles pour maintenir et étendre ses monopoles sur les marchés des services de recherche, de la publicité pour la recherche et de la publicité textuelle pour la recherche, les pierres angulaires de son empire ».

La plainte décrit comment Google a établi des contrats pour plusieurs milliards de dollars afin que son moteur de recherche soit installé par défaut sur les navigateurs et appareils d’autres grandes entrepises, notamment Apple à qui Google aurait versé 11 milliards de dollars par an afin que Google Search soit mis en avant sur Safari et donc sur les Mac, iPhone, iPad. Le Département de la Justice s’est également intéressé aux accords passés avec les constructeurs de téléphones comme Samsung qui utilisent le système d’exploitation Android et qui sont contraints de faire de Google le moteur de recherche par défaut et de pré-installer des applications Google. Ces pratiques permettent à Google de générer des revenus en utilisant l’historique de recherche des utilisateurs pour mieux cibler ses publicités et d’assoir son monopole en ne laissant aucune chance à ses concurrents. Ce manque de compétitivité est préjudiciable pour le consommateur car il freine l’innovation et lui offre moins de choix.

 

 

 

Google ose encore prétendre que sa domination résulte simplement de la qualité de ses produits et services et prend à nouveau en otage les consommateurs. Google affirme que ces poursuites ne sont pas justifiées et ne mèneront à rien.

« Le procès intenté aujourd’hui par le Département de la Justice est profondément entaché d’irrégularités. Les gens utilisent Google parce qu’ils le souhaitent, et non parce qu’ils y sont contraints ou parce qu’ils ne peuvent pas trouver d’autres solutions. Ce procès ne ferait rien pour aider les consommateurs. Au contraire, elle renforcerait artificiellement les alternatives de recherche de moindre qualité, augmenterait les prix des téléphones et rendrait plus difficile pour les gens d’obtenir les services de recherche qu’ils souhaitent utiliser (…) Nous comprenons que notre succès s’accompagne d’un examen minutieux, mais nous maintenons notre position. La loi antitrust américaine est conçue pour promouvoir l’innovation et aider les consommateurs, et non pour faire pencher la balance en faveur de certains concurrents ou rendre plus difficile l’accès aux services que les gens souhaitent. Nous sommes persuadés qu’un tribunal conclura que ce procès ne correspond ni aux faits ni au droit. En attendant, nous restons absolument concentrés sur la fourniture des services gratuits qui aident les Américains chaque jour. Parce que c’est ce qui compte le plus »

Ce qui compte le plus pour Google, c’est de nous aider ! Philanthropie à laquelle seul un aveugle, sourd, muet dénué de toute forme d’intelligence peut encore croire. C’est sans doute ce public dont Google souhaite protéger les intérêts car c’est ce public qui lui assure sa domination.

Télécharger (PDF, 11.09Mo)

https://siecledigital.fr/2020/10/21/proces-antitrust-google-comprendre/

https://blog.google/outreach-initiatives/public-policy/response-doj

 

Fort heureusement, un autre public plus éveillé a lancé une class action contre ce Big Brother accusée de collecter les données de navigation web de ses utilisateurs à leur insu.

Télécharger (PDF, 19.62Mo)

 

Parallèlement, toujours dans l’intérêt du public à qui Google montre tant de respect depuis des années, notre schizophrène Big Brother s’oppose à l’obligation de surveillance des réseaux pour lutter contre le terrorisme, la pédophilie, la désinformation, le harcèlement, la contrefaçon, etc.

 

Posez-vous une seule question que les chinois ne se posent plus : accepteriez-vous qu’un Etat dispose d’un tel degré de surveillance et de connaissance sur vous et vos proches ?