Notre visite de Western Australia a commencé en famille, chez Maimbo et Colin, qui nous ont accueilli dans leur maison de Victoria Park, près de Perth.
Le froid et la pluie nous ont surpris dès notre sortie de l’aéroport, mais la chaleur de leur accueil nous a fait oublier que l’hiver se termine à peine ici. Pendant ces quelques jours, nous avons découvert le Kings Park de Perth le temps d’un brunch et nous sommes allés flâner à Freemantle, un port pittoresque à l’embouchure de la Swan River. Nous avons profité de son célèbre marché pour effectuer un achat indispensable après trois mois d’abstinence en Asie, du fromage ! Nous avons également pris un café en terrasse avec le père de Colin, l’oncle Richard, que Fred n’avait pas vu depuis presque 40 ans.
Ensuite, au volant de la voiture de Catherine et équipés du matériel de camping de Colin, nous avons mis le cap au Nord, pour 3 semaines de road trip vers des cieux plus cléments. Après 9h de route, nous avons atteint Denham et la Shark bay world heritage area, où l’on peut apercevoir des dauphins, des humpback whales (baleines à bosse), des raies mantas, des tortues et des requins. Arrivés à la tombée de la nuit, nous avons monté notre tente à la lumière des phares, mais sans trop de difficultés, grâce au cours donné par Colin la veille dans son jardin. Dans ce camping, comme dans tous ceux qui ont suivi, notre minuscule tente était entourée des monstrueux 4×4 et des caravanes géantes de nos voisins, pécheurs et retraités, venus passer au soleil les mois d’hiver. Notre inexpérience et notre équipement basique leur rappelant des souvenirs de jeunesse, nous avons pu bénéficier de quelques avantages : lumière, épingles à linge ou délicieux filets de poisson fraîchement pêché. A l’occasion de cette première étape, nous avons visité le parc national François Peron, Shell Beach, une immense plage formée de minuscules coquillages, Little Lagoon et surtout Monkey Mia, lieu privilégié d’observation des dauphins. Ces derniers ont noué leurs premiers contacts avec les hommes au début des années 1960, lorsqu’une femme de pêcheur commença à les habituer à venir prendre du poisson dans sa main. Progressivement, se développa une intense activité touristique autour des dauphins, qui devinrent dépendants de l’homme. Ils ne chassaient plus et n’apprenaient plus à leur progéniture comment se nourrir. Le taux de mortalité des bébés dauphins atteignit jusqu’à 80 %. Des mesures furent alors prises pour lutter contre ce phénomène et une réserve a été crée. Rangers et volontaires travaillent maintenant ensemble pour protéger les dauphins et informer les touristes. Les dauphins n’ont désormais droit qu’à trois « feeds » aléatoires par jour, entre 8h et 10h du matin. Les plus gourmands, qui viennent participer aux trois repas, reçoivent au maximum 10 % de leur ration quotidienne. Ainsi, ils continuent à chercher leur nourriture par eux même. Le déroulement de l’opération est toujours le même. Les volontaires portant un seau contenant les poissons pénètrent dans l’eau jusqu’aux cuisses, tandis que les dauphins se rapprochent dans l’attente de leur petit déjeuner. Ils passent et repassent devant nous, jouant et nous observant du coin de l’oeil. Après quelques explications sur leur comportement et leur mode de vie, les bénévoles choisissent parmi les touristes restés sur la plage, celui ou celle qui aura la chance d’offrir un poisson au dauphin. Il est bien sur interdit de le toucher directement, mais c’est cependant un moment d’échange magique que nous avons pu vivre grâce à un couple de volontaires franco-anglais rencontré la veille sur la plage. Florian et Stacy ont vécu à Montpellier avant de décider de voyager plusieurs mois à travers l’Australie. Très vite, une fois l’activité touristique terminée, la plage se vide. Nous restions alors seuls pour admirer les dauphins qui pêchent au loin ou qui longent la plage dans l’espoir d’obtenir un supplément de poisson. C’est incroyable et très émouvant de pouvoir approcher ces beaux mammifères de si près. Ils respirent l’intelligence et tout nous invite à communiquer avec eux. Captivés, nous les avons observés sans nous lasser trois jours durant.
Nous avons ensuite repris la route en direction de Coral Bay, située à 8h de voiture de Monkey Mia, pour découvrir les trésors de Ningaloo Reef, l’immense barrière de corail de l’Ouest. Nous avons passé une journée fabuleuse à bord d’un catamaran, à la recherche de la faune et de la flore marine. Du pont, nous avons pu admirer une famille de dauphins qui sautaient dans les vagues, ainsi qu’un impressionnant requin tigre de plus de 2 mètres qui nageait à la proue du bateau. Puis nous avons plongé dans l’eau avec palmes, masque et tuba. Au dessus d’un somptueux jardin de corail, nous avons cheminé parmi des centaines de petits poissons multicolores qui semblaient en suspension tout autour de nous. Nous avons ensuite suivi les évolutions majestueuses de 4 raies mantas, bien plus grosses qu’en Indonésie, puisque qu’elles devaient atteindre 4 mètres de diamètre. Enfin, après avoir lutté contre de violents courants pour traverser une passe dans le reef, nous avons atteint la « shark cleaning station », lieu de prédilection de sympathiques tortues et de dizaines d’impressionnants, mais soi-disant inoffensifs, requins de récif. On apercevait très distinctement leurs silhouettes sombres juste en dessous de nous.
Tout le long de la route reliant Coral Bay à Exmouth, des centaines de termitières semblent de petits menhirs posés au hasard dans le bush. Une fois passée la ligne imaginaire du tropique du Capricorne, nous avons traversé le parc national Cape Range pour planter notre tente à Exmouth. Dès le premier soir, nous avons aperçu de la plage, les jets d’eau annonciateurs de l’animal emblématique de la région, la baleine à bosse. Des dizaine de milliers de humpback whales migrent chaque année le long de la côte et viennent se reposer dans le golfe d’Exmouth. Nous avons pu admirer leurs sauts spectaculaires à plusieurs reprises, notamment de la plage paradisiaque de Turquoise Bay. Le soir, au crépuscule, c’est au tour des kangourous et des wallabis de montrer le bout de leur museau. Il faut alors rouler très doucement pour ne pas risquer de renverser ceux, qui en quelques bonds, traversent la route.
+ There are no comments
Add yours