Les îles de Komodo et de Rinca sont mondialement connues pour le dragon de Komodo, le plus grand des lézards, qui mesure entre 2 et 3 m, pèse jusqu’à 150 kg et est armé de terribles griffes.

Excellent nageur, ce varan peut plonger à 5 mètres de profondeur et rattraper un homme à la course. Ce carnassier se nourrit notamment de buffles, qu’il mord avec sa grande mâchoire, véritable nid à bactéries. Puis il suit patiemment sa proie en attendant que le poison ne la tue… Nous avons donc préféré être accompagnés d’un ranger et de son grand bâton, avec lequel il peut frapper sur le seul endroit sensible du Komodo, son museau.

Cette rencontre préhistorique s’est faite dans le cadre d’une « croisière » à bord d’un petit bateau de pêcheur au moteur aussi lent que bruyant. Nous étions seulement accompagnés d’une charmante et joyeuse touriste indienne, Antika, du capitaine et de son matelot. Pendant deux jours, nous avons fait des expériences et des rencontres inoubliables. Nous avons nagé en pleine mer avec des raies manta qui se déplaçaient sans se presser au dessous de nous, ce qui nous a permis de les observer pendant de longues minutes. Ce sont des animaux majestueux et paisibles, qui semblent voler au fond de l’eau. Nous avons également exploré l’étonnante plage de sable rose de Pink beach et admiré des coraux, des étoiles de mer et une multitude de poissons multicolores dans les eaux cristallines de Kanawa island. Le soir, nous avons dormi chez l’habitant dans le très pauvre village de Komodo. Cela a été une occasion unique de partager le quotidien des villageois pendant quelques heures. Nous avons dîné chez un jeune couple avec un bébé, dans leur petite maison sur pilotis, au toit de tôle ondulée. Evidemment, il nous a fallu mettre de côté nos habitudes occidentales : pas de table ni de chaises, des tapis à même le sol en guise de lit et surtout, ni salle de bains, ni toilettes ! Nous avons du nous rendre dans les douches publiques du village, très sommaires et sales… Après des ablutions vite expédiées, nous nous sommes endormis au son des bêlements de chèvres, omniprésentes dans cet endroit.

Ces croisières pour aventuriers et plongeurs sont l’attrait principal de la ville de Labuan Bajo, ville la plus touristique de l’île de Flores. A partir de là, en bus ou en shared taxis, nous nous sommes aventurés à l’intérieur de l’île, toujours plus à l’Est, jusqu’à Endé, en passant par Ruteng, Bajawa et Moni. Si les selfies étaient particulièrement à l’honneur sur Java, les « Hello Mister ! », accompagnés de fous rires, sont inévitables dès que l’on se déplace sur Flores. Par contre, après avoir séjourné à Bali, nous avons été désagréablement surpris par la mauvaise qualité de l’hébergement. A Ruteng, à défaut d’offres décentes, nous avons dormi dans un couvent ! C’est dans cette bourgade pauvre et sans charme que nous nous sommes sentis le moins bien. Nous avons tout de même eu l’occasion d’admirer de magnifiques rizières en forme de toiles d’araignée et surtout de rencontrer Melki, natif de Ruteng. Il nous a fait découvrir sa culture, son village et sa famille.  Avec eux, nous avons partagé un verre du fameux café de Flores, sur le sol en terre battue de la plus vieille maison de Ruteng, une habitation traditionnelle, ronde, surmontée d’un grand toit conique. Melki nous a également expliqué comment cohabitent les religions sur l’île. Lorsqu’il y a une fête chrétienne (les catholiques sont majoritaires ici), les musulmans s’occupent de la sécurité et inversement. Il n’est pas rare que l’on trouve dans une même famille, des catholiques et des musulmans, qui vivent ensemble en parfaite harmonie. A méditer …

La région de Bajawa nous a enchantée : cascades d’eaux chaudes, végétation luxuriante et villages traditionnels. L’un d’entre eux, Bena, se trouve au pied du mont Inerie, immense volcan dont le cône parfait domine toute la région. Les maisons sont faites de bambou avec des toits en paille. Les femmes tissent l’ikat tout en chiquant, ce qui laisse les lèvres et les gencives toutes rouges. Sur la place, des tapis de cacao sèchent au soleil, des totems se dressent entourés de menhirs et des tombes jonchent le sol. A côté du village, on peut se baigner dans des sources d’eau chaude où les locaux viennent se laver en fin de journée. De l’autre côté de Bajawa, la source de Soa Mengeruda alterne cascades et piscines d’eau chaude et fumante et nous y avons passé une journée très relaxante.

Impossible de repartir d’Indonésie sans avoir vu le soleil se lever au sommet d’un volcan. Nous sommes donc partis pour Moni, minuscule et paisible village blotti au pied du volcan Kelimutu. Ce volcan n’a pas la forme conique impeccable habituelle aux paysages de Flores. De Moni, on ne voit d’ailleurs pas où il est. Nous avons commencé son ascension à 4h du matin, transis de froid. A l’aube, le cratère était à peine visible et l’on ne distinguait qu’un lac. Mais avec le lever du soleil, un second lac est apparu lentement. En effet, le Kelimutu présente la particularité d’être criblé de trois cratères avec des lacs dont les couleurs changent au fil des saisons. Ils étaient verts lors de notre passage, mais ils auraient pu être marrons, noirs ou blancs. Ce phénomène naturel reste inexpliqué. En redescendant, nous avons été saisis par la beauté de la vallée dans la lumière du matin. Au milieu des rizières en escaliers, se cachent de petites sources d’eau chaude et de jolies vaches aux grands yeux tendres paissent tranquillement sur le bord de la route.

C’est à partir de la capitale de Flores, Ende, que nous avons quitté cette île rustique et authentique qui mérite d’être découverte.

Ainsi se terminent trois mois de voyage à travers l’Asie. En route maintenant pour d’autres aventures et une autre île, l’Australie !

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