Après une courte escale à San Isidro, banlieue chic de Buenos Aires, nous partons pour les célèbres chutes d’Iguazú à partir du Retiro, la principale gare routière de la capitale.

Pendant plus de 5h nous guettons en vain un bus qui ne vient pas. Durant cette longue attente, une femme vient nous parler.  Profitant de notre distraction, son complice tente de nous dérober un sac. Heureusement, Fred réagit à temps et le voleur n’a plus qu’a s’enfuir à toutes jambes. A 3h du matin le bus arrive enfin, nous grimpons dedans soulagés, sans nous douter que le trajet sera le pire que nous ayons à endurer. Inconfort, saleté, odeurs nauséabondes, absence d’eau ou de nourriture, tout est réuni pour faire de ce voyage une épreuve. Malgré tout, dès l’arrivée dans la chaleur tropicale de Puerto Igazu, tout est oublié.

Après un réveillon devant un délicieux steak argentin et des caïpirinhias, nous passons le jour de Noël aux Cataratas del Iguazù, les chutes les plus larges du monde, qui déversent 6 millions de litres d’eau par seconde sur près de 3 km. Elles marquent la frontière entre l’Argentine et le Brésil. Du côté argentin, nous commençons par les sommets de la Garganta del Diablo pour avoir une vue d’ensemble. Ensuite, nous longeons la partie inférieure, où une passerelle nous permet de nous approcher au plus près des chutes. Bras étendus, face à cette énorme masse d’eau et dans un bruit assourdissant, nous nous laissons griser par la puissance qui s’en dégage. Une averse de minuscules gouttes  nous détrempent en quelques secondes. La douche est inévitable mais bienvenue car la chaleur est intense.

Coté Brésilien, la foule est plus dense et, pour admirer la magnifique vue panoramique, nous devons nous faufiler entre les touristes pris d’une folie collective de selfies. C’est l’occasion également de faire connaissance avec quelques habitants des lieux. Si nous n’avons pas rencontré les petits guépards qui hantent la forêt, nous avons par contre croisé des varans ainsi que de drôles de petites bestioles à la fourrure claire, aux petites oreilles rondes et au museau allongé.

Nous revenons passer le nouvel an à Buenos Aires, capitale la plus européenne d’Amérique du Sud, avec ses barrios (quartiers) très typées, plutôt nostalgiques du côté de San Telmo, et riches et branchés à Palermo. Pomponnés de frais, nous partons à l’assaut de la ville, bien décidés à trouver une milonga afin de passer en 2017 en regardant un spectacle de tango. Mais, surprise, la ville semble désertée par ses occupants et la plupart des restaurants et salles de spectacles sont fermés. En réalité, ici les grandes vacances d’été ont commencé et de nombreux habitants de Buenos Aires sont partis rejoindre leur famille ou faire une escapade en Uruguay. Finalement, le seul personnage que nous rencontrons dans cette ville vide est Mafalda, la petite héroïne de la BD créée par l’artiste argentin Quino. Elle et ses deux compères ont leurs statues sur un banc du quartier de San Telmo. Abandonnant l’idée d’une folle nuit dans les rues de Buenos Aires, nous rentrons chez nous, non sans avoir acheté quelques victuailles dans le seul magasin ouvert… tenu par des Chinois ! De retour à notre résidence, nous improvisons un pique nique et passons d’une année à l’autre dans la piscine en admirant les feux d’artifices qui éclatent de tous cotés.

Et puis arrive la dernière soirée, celle qui clôture huit mois de voyage. Nous partageons la cérémonie du maté avec notre hôte. Argentins et Chiliens raffolent de cette infusion de plante très amère. Ils se déplacent en général un thermos sous le bras et une tasse équipée d’une paille métallique à la main, pour déguster ce breuvage en tout lieu et à toute heure.

Le lendemain,  nous nous envolons pour un retour temporaire en France, retrouver famille et amis avant la grande aventure Africaine.

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