Après avoir visité nos premiers temples en VTT, nous avons troqué nos bolides contre des vélos plus traditionnels (et moins chers) pour flâner dans la ville.
Un de nos endroits préféré est la promenade le long de la rivière de Siem Reap. Malgré la circulation et la profusion de câbles électriques qui semblent tissés par des araignées folles, elle conserve un charme ancien. Elle est ombragée par des flamboyants et des frangipaniers, et de nombreux bancs sont là pour le repos du promeneur ou des amoureux. On se croit transporté au temps de l’Indochine.
Au fil de nos explorations, nous sommes également tombés sur un immense marché en périphérie de la ville. Encouragés par l’achat le matin même de délicieux gâteaux (la brioche de Murat version Cambodgienne) nous nous sommes enfoncés confiants dans ce dédale en pensant grignoter un morceau.
Première étape, les marchands d’or. En effet, un faible pourcentage de cambodgien ayant un compte bancaire, l’usage veut que les femmes commencent par vendre un de leurs bijoux afin d’obtenir l’argent nécessaire à leurs achats. A la fin du marché, elles retournent acheter un autre bijou avec ce qui leur reste.
Après quelques détours, nous arrivons « au rayon alimentation ». De la viande partout, étalée à même le sol, en plein air, par 40 degrés. Têtes de cochon, canards vivants ou morts, cailles, bœuf, et bien plus encore. Les vendeurs marchent pieds nus au milieu de ces pièces sanguinolentes et il règne par dessus tout ça une odeur fade et écœurante, difficilement supportable. Nos estomacs occidentaux n’y ont pas résisté et nous avons du presser le pas, la respiration coupée et les yeux rivés sur nos chaussures, pour sortir de là. Par malchance, la suite logique du circuit était les étalages de poissons, au travers desquels nous avons sprinté pour atteindre l’air libre. Il était inenvisageable de s’arrêter et vous n’aurez donc pas d’images de cette expérience extrême. Inutile de dire que pour le repas suivant nous avons commandé uniquement des légumes !
Un soir, sur les conseils de Renaud, nous avons assisté à un spectacle de cirque. Il ne s’agissait pas d’aller voir des clowns ou des éléphants, mais « Phare, The Cambodian Circus« , un incontournable ici.
A l’entrée du chapiteau, nous nous sommes munis, comme tous les autres, d’une sorte d’éventail en paille, puis nous nous sommes installés sur les gradins autour d’une petite piste. A l’extinction de la lumière, nous avons été immédiatement happés par l’ambiance et l’énergie du spectacle. Un mélange de danses, d’acrobaties incroyables, de performances musicales et picturales. Sur un rythme effréné, nous avons découvert l’histoire de Sokha, une femme âgée qui se remémore sa vie. Une enfance insouciante, puis la guerre et l’horreur du régime des Khmers rouges et enfin le renouveau avec la création d’une école du cirque. La mise en scène est moderne, pleine de poésie, d’émotion et d’humour. Les artistes partagent leurs sourires et leur passion avec un public enthousiaste.
A l’origine, le projet remonte à 1986 lorsque, dans un camp de réfugiés, des enfants et leur professeur montent des ateliers créatifs afin d’exprimer leurs traumatismes suite à la guerre. Quelques années plus tard, ils se sont retrouvés pour fonder une association et c’est maintenant des centaines de personnes qui ont la possibilité de se développer au travers de l’accès à l’éducation gratuite et aux arts.
Un seul conseil, si le cirque Phare fait une tournée près de chez vous, allez-y !
La pluie tant attendue est enfin arrivée lors de notre dernier jour à Siem Reap. Nous en avons profité pour manger toute la journée ! Pour commencer, une soupe au petit déjeuner, comme le font les Cambodgiens (la soupe Won-Ton aux raviolis). Puis nous avons été à la rencontre de Aziz, le copain d’enfance de notre pote Hakim, qui a ouvert un restaurant français avec de délicieuses pâtisseries. Aziz nous a expliqué le bonheur de s’expatrier, mais aussi les nombreux pièges à éviter. A son arrivée, et du fait de ses origines, toute la communauté francophone peu solidaire pensait qu’il ouvrirait un kébab ou un couscous ! Il a donc créé la surprise avec ses belles assiettes et pâtisseries françaises. Le soir venu, nous avons retrouvé Renaud qui nous a invité à dîner avec lui dans son restaurant, une véritable institution.
Ce soir là, nous étions partagés entre la tristesse de quitter le Cambodge, premier pays de notre périple, et le bonheur de poursuivre notre aventure.
Merci de nous faire partager vos découvertes et vos émotions. On attend la suite avec impatience… Vous avez des mines superbes! La fatigue des premiers jours semble oubliée. Prenez soin de vous. Bises. Odette
C’est génial de pouvoir suivre votre périple!!! Toutes vos photos donnent juste envie de partir ….hâte de voir la suite!
Bisous. Marie